Le stress post-traumatique (TSPT) est un trouble complexe qui peut survenir à la suite d’un événement mettant la vie en danger ou entraînant une blessure grave. Les personnes affectées peuvent souffrir de souvenirs intrusifs, de cauchemars et d’une tendance à éviter tout ce qui leur rappelle l’événement traumatique. Bien que le TSPT puisse être un problème invalidant, il est important de savoir qu’il existe des traitements efficaces, incluant la psychothérapie et les médicaments.
Sommaire : Qu’est-ce que le TSPT ? Tous à risque de le développer ? Quels sont les symptômes du TSPT ? Diagnostic du trouble du stress post-traumatique Aborder le traitement Approfondir la compréhension des mécanismes neurobiologiques Conclusion |
Qu’est-ce que le TSPT ?
Le TSPT peut se développer après des événements terrifiants tels que des combats, des agressions sexuelles, des catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme. Il peut également résulter d’expériences perçues comme accablantes, comme des violences physiques ou un accident de voiture. Les personnes peuvent être exposées directement à ces événements ou indirectement, par exemple, en étant témoins de la douleur ou de la mort d’autrui.
Le TSPT peut survenir lorsque notre capacité à gérer un stress intense est dépassée, comme c’est souvent le cas face à une menace de mort imminente. Dans de telles situations, on peut observer un état de sidération. Parfois, une réaction de stress aigu, qui est une réponse intense et dysfonctionnelle, se manifeste dans le mois qui suit l’événement. Si l’organisme ne parvient pas à se stabiliser au-delà de ce délai, on considère qu’un TSPT s’est développé.
Tous à risque de le développer ?
Il est intéressant de constater que certaines personnes peuvent traverser des événements traumatiques similaires sans développer de trouble de stress post-traumatique (TSPT), tandis que d’autres peuvent en souffrir après des expériences qui semblent moins graves. Environ 9 % de la population générale ressentira des symptômes de TSPT au cours de sa vie, et environ 4 % en souffrent chaque année.
Les TSPT résultent d’une interaction complexe entre trois grands groupes de facteurs favorisants.
D’abord, des facteurs préexistants tels que des expériences douloureuses passées, la sensibilité à la peur, la personnalité, ainsi que l’état de santé physique et mentale d’une personne, sans oublier son âge au moment de l’événement déclencheur. Des facteurs génétiques ou épigénétiques influençant la plasticité cérébrale jouent également un rôle. Il est à noter que les femmes et les personnes ayant un niveau socio-économique ou d’éducation plus faible sont identifiées comme étant davantage à risque.
Ensuite, la nature même de l’événement est cruciale : la sévérité, l’intensité, la durée, l’impact émotionnel, la proximité et les conséquences physiques sont autant d’éléments qui peuvent modifier le risque de développer un TSPT.
Enfin, le contexte post-traumatique est déterminant. L’existence d’un soutien psychologique, social et familial est précieuse, alors que des facteurs de stress supplémentaires, comme des douleurs chroniques, peuvent renforcer le risque de TSPT. En somme, même une personne sans vulnérabilité particulière peut développer un TSPT dans certaines circonstances.
Quels sont les symptômes du trouble du stress post-traumatique ?
Les symptômes du TSPT se classifient généralement en quatre catégories :
Autres symptômes : Certaines personnes atteintes de TSPT adoptent des comportements spécifiques pour gérer leur anxiété, comme des rituels (ex. : bains répétés après une agression sexuelle) ou le recours à l’alcool et aux drogues, pouvant entraîner des troubles liés à leur usage. Un sous-type dissociatif du TSPT, caractérisé par des symptômes tels que la dépersonnalisation (sensation de détachement de soi) et la déréalisation (perception du monde comme irréel), est également reconnu.
Le diagnostic du TSPT repose sur une évaluation clinique effectuée par des professionnels de la santé. Les critères de diagnostic incluent :
- Une exposition à un événement traumatique,
- La persistance des symptômes pendant au moins un mois.
- Un impact significatif sur le fonctionnement quotidien.
- Les symptômes ne sont pas dus à d’autres troubles ou à des substances.
Aborder le traitement
Soins auto-administrés
Il est essentiel que les personnes touchées par un traumatisme adoptent des mesures de soins auto-administrés. Cela inclut la recherche de sécurité personnelle, le maintien d’une bonne santé physique, et la pratique de la pleine conscience. Établir un emploi du temps régulier et s’engager dans des activités plaisantes peuvent également aider à gérer les symptômes.
Psychothérapie
La psychothérapie est souvent la pierre angulaire du traitement du TSPT. La thérapie cognitivo-comportementale axée sur le traumatisme est particulièrement efficace. Elle consiste à éduquer les patients sur le TSPT, à les aider à modifier leurs pensées liées à l’événement traumatique et à leur faire vivre une exposition contrôlée à leurs souvenirs. Des approches telles que la désensibilisation et reprogrammation par les mouvements oculaires (EMDR) sont également utilisées.
Médicaments
Les médicaments, notamment les antidépresseurs, peuvent être prescrits pour aider à soulager les symptômes du TSPT. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sont couramment utilisés, mais d’autres médicaments peuvent également être envisagés en fonction des symptômes spécifiques de la personne.
Approfondir la compréhension des mécanismes neurobiologiques
De nombreuses études ont fait progresser notre compréhension des mécanismes impliqués dans la mise en place et la chronicisation des troubles de stress post-traumatique (TSPT), bien que de nombreux aspects restent encore à élucider. En particulier, la contribution des mécanismes génétiques et épigénétiques est un domaine prometteur pour expliquer la vulnérabilité individuelle face aux événements traumatisants.
Des études d’association génétique pangénomiques (GWAS) ont montré des liens entre la résilience, mesurée selon des échelles validées, et certaines variations génétiques. Ces variations concernent des gènes régulant l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et des médiateurs de l’inflammation, soulignant l’importance des prédispositions biologiques dans la réponse au stress.
Sur le plan épigénétique, des modifications influencent l’expression des gènes impliqués dans le transport de la sérotonine (“hormone du bonheur”) et les facteurs neurotrophiques (une famille de protéines responsables de la croissance et de la survie des neurones en développement et de l’entretien des neurones matures). En parallèle, les données d’imagerie cérébrale révèlent une hyperactivité de l’amygdale, responsable du ressenti émotionnel, et une hypoactivité de l’hippocampe, impliqué dans la mémoire déclarative. Cette dernière structure présente également une réduction de son volume, un facteur de vulnérabilité au TSPT.
Biologiquement, les mécanismes en jeu sont caractérisés par une perturbation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, avec une libération excessive de médiateurs du stress tels que le cortisol. De plus, divers neuromédiateurs, comme ceux du système dopaminergique (locomotion, motivation et cognition) et glutamatergique (principal neurotransmetteur de notre cerveau), sont affectés. La substance grise périaqueductale, impliquée dans les réactions de défense et d’évitement, montre également une activité accrue.
Conclusion
Offrir un espace sécurisé, établir une communication bienveillante et adapter vos gestes pour respecter le confort de chacun sont des approches essentielles pour apaiser l’anxiété des personnes souffrant de trouble de stress post-traumatique (TSPT). En tant que thérapeute manuel, vous pouvez jouer un rôle important en aidant à relâcher les tensions physiques souvent liées à leur état émotionnel. Bien que votre rôle ne soit pas de poser un diagnostic, il est crucial de rester attentif aux signes de détresse et d’encourager vos clients à consulter des professionnels qualifiés si nécessaire. Chaque étape, même la plus petite, vers une meilleure gestion des effets du TSPT est une avancée significative. La patience, l’empathie et le soutien sont indispensables pour accompagner ces personnes sur leur chemin vers la guérison et la sérénité.
A retenir :
- Le TSPT survient après un traumatisme majeur et touche environ 9 % de la population au cours de leur vie, influencé par des facteurs individuels, la gravité du traumatisme et le soutien post-événement.
- Symptômes : Intrusion (souvenirs, flashbacks), évitement, altérations cognitives (culpabilité, dépression), et hypervigilance (troubles du sommeil, irritabilité).
- Les recherches sur le TSPT mettent en évidence l’importance des mécanismes génétiques, épigénétiques et neurobiologiques, impliquant des altérations de l’axe du stress, des médiateurs cérébraux et des structures comme l’amygdale et l’hippocampe, dans la vulnérabilité et la chronicisation du trouble.
- Traitements : Psychothérapie (TCC, EMDR), médicaments (antidépresseurs) et soins personnels (pleine conscience, routine).
Sources :
- American Psychiatric Association (2022). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders : DSM-5-TR.
- Barnhill, J. W. (2023). Trouble de stress post-traumatique (TSPT). Manuels MSD Pour Le Grand Public. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-mentaux/anxi%C3%A9t%C3%A9-et-troubles-li%C3%A9s-au-stress/trouble-de-stress-post-traumatique-tspt
- Barnhill, J. W. (2023). État de stress aigu. Manuels MSD Pour Le Grand Public. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-mentaux/anxi%C3%A9t%C3%A9-et-troubles-li%C3%A9s-au-stress/%C3%A9tat-de-stress-aigu
- Troubles du stress post-traumatique · Inserm, La science pour la santé. (2020). Inserm. https://www.inserm.fr/dossier/troubles-stress-post-traumatique/